Une récente étude scientifique américaine conclut que le chien est plus performant dans la recherche de bombes artisanales que les outils technologiques. Rien que les défenseurs des animaux ne sachent déjà et un enseignement qui aura coûté plusieurs milliards de dollars. Une somme astronomique qui, comme le dénonce la Fondation 30 Millions, aurait pu être investie dans d’autres projets.

C’est le site américain Wired, plateforme spécialisée dans l’étude des nouvelles technologies, qui l’a révélé le premier (21/10/10) : 19 milliards de dollars, soit 13,5 milliards d’euros, ont été consacrés depuis six ans aux outils de pointe destinés à la recherche des IED (Improvised explosive device (Engins explosifs improvisés, NDLR), ces bombes artisanales responsables chaque année de la mort de plusieurs milliers de personnes en Afghanistan et en Irak. Le JIEDDO*, un centre de recherche appartenant au ministère américain de la Défense, a mené ces longs travaux pour conclure que la méthode la plus fiable pour débusquer ces armes meurtrières était... le chien !
 
Un flair inégalé

Si aucune machine ne peut égaler le talent des ces animaux « super entraînés », c’est tout simplement parce que les scientifiques n’ont pas réussi à élaborer de techniques suffisamment évoluées au point d’imiter l’odorat exceptionnellement développé de l’animal. Dominique Grandjean, professeur à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort (94) et vétérinaire colonel à la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris, précise : « Nous connaissons de mieux en mieux le système olfactif du chien. Un malinois est par exemple doté de 200 millions de cellules olfactives. L’homme en possède quarante fois moins ! » La supériorité canine qui se vérifie également sur le plan génétique, le chien possédant 4 fois plus de gènes olfactifs que l’humain, selon le colonel Grandjean.

Dans ses conclusions, le général Michael Oates, directeur de la JIEDDO, indique que seulement la moitié des bombes dissimulées ont été retrouvées grâce aux outils les plus perfectionnés, à l’instar des robots à bras électronique. Les chiens, eux, sont capables d’en retrouver 80%, soit 4 bombes sur 5 ! Un constat sans appel que reconnaissent aujourd’hui les autorités américaines mais qui a suscité de très nombreuses critiques aux Etats-Unis.

Des chiens qui sauvent au péril de leur vie

Pour Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, « ces grands scientifiques ont dépensé beaucoup de temps et d’argent pour savoir ce que nous, amis des animaux, savions déjà ! Cette somme colossale aurait pu être utilisée plus utilement ». Un point de vue partagé par Dominique Grandjean : « Nous demandons depuis des années que la France, qui s’est elle aussi dotée de ces programmes de recherche, investisse sur le chien et ses capacités, et non sur des machines. » Et il semblerait donc que seul le meilleur ami de l’homme puisse aujourd’hui remplir ces missions dangereuses. Car « même si on utilise des rats dans la recherche de mines, il n’aura jamais les mêmes capacités, notamment en termes d’éducation, que le chien », conclut le vétérinaire.

Pour autant, des dangers toujours plus nombreux pèsent sur les chiens d’intervention, comme en témoigne le récent drame vécu en France par Frax, un chien du Raid récemment blessé par balles. De son côté, le quotidien Le Figaro révèle dans une enquête (1/11/10) que nos compagnons à quatre pattes sont utilisés comme « chiens kamikazes » par des groupes terroristes, qui n’hésitent pas à les « remplir » d’explosifs avant de les recoudre maladroitement, provoquant leur mort dans de très grandes souffrances lorsque celle-ci survient avant l’explosion. Outre-Atlantique, c’est une erreur d’origine humaine qui a coûté la vie à Target, un croisé berger – euthanasié accidentellement (17/11/10) – récompensé pour son courage en Afghanistan, où il avait sauvé plus de 50 vies.

Source: http://www.30millionsdamis.fr/acces-special/actualites/detail/article/2452-lutte-contre-le-terrorisme-le-chien-meilleur-ami-de-lhomme.html