Le bouvier appenzellois est en voie de disparition en Suisse. Largement préféré à l'étranger, il souffre parfois d'une mauvaise réputation dans sa propre patrie.
© PHOTO KEYSTONE | La race appenzelloise est en train de disparaître du territoire suisse.
Le bouvier appenzellois est menacé de disparition sur le territoire helvétique, où l’on n’en dénombre plus que 150 spécimens. Souffrant d’une mauvaise réputation en Suisse, ce chien noir, blanc et brun s’est en revanche fait beaucoup d’amis à l’étranger.
En Suisse, il ne reste plus que 150 bouviers d’Appenzell de pure race. «Nous manquons de mâles et beaucoup d’entre eux sont vieux», explique Willi Vögeli, le responsable d’élevage du Club suisse des bouviers appenzellois (CSBA) à Horgen (ZH). «La base de sélection pour l’élevage est donc restreinte».
Le CSBA est reconnaissant pour chaque acheteur qui met son animal à disposition pour l’élevage. «Nous devons absolument trouver de nouveaux propriétaires», indique le club sur son site Internet.
Une réputation diverses
Dans son canton d’origine, le bouvier appenzellois fait partie de la culture locale. Dans le reste de la Suisse, il souffre d’une mauvaise réputation de roquet teigneux et bruyant.
A l’étranger pourtant, le canidé suisse s’est fait beaucoup d’amis. Aux Pays-Bas, le bouvier appenzellois est considéré comme un héros, depuis qu’en 1960 un chien de cette race a sauvé 100 vaches de la noyade. En Allemagne, il personnalise un certain idéal bucolique. En Tchéquie enfin, il en existe de nombreux élevages.
Projet de sauvetage raté
La fondation pour la diversité ProSpecieRara a lancé en 1997 un projet pour sauver cette race de chiens. L’objectif était de réintroduire le bouvier appenzellois dans les fermes, pour qu’il y effectue son travail traditionnel: mener les vaches au pâturage.
Mais le projet a «lamentablement échoué», selon Philippe Amman, vice-directeur de ProSpecieRara. Pourtant, les chiens étaient offerts et les coûts pris en charge.
De son côté, dans un film tourné pour les 100 ans du CSBA, le réalisateur Rolf Günter arrive à la conclusion que le bouvier appenzellois a conquis toute la planète. Plus de bouviers sont actuellement élevés à l’étranger qu’en Suisse. Même s’il se fait rare dans sa patrie d’origine, le bouvier d’Appenzell n’est donc pas près de disparaître.