Catherine Lamontagne

« Les chiens-guides, ce n'est pas pour les sourds ». Voici une phrase à laquelle Michèle Simpson, une Gatinoise souffrant de problèmes auditifs, est confrontée lorsqu'elle se déplace à bord des autobus d'OC Transpo et de la Société de transport de l'Outaouais (STO).

Depuis sept ans, Michèle Simpson est accompagnée par Walter, un caniche miniature qui l'aide dans ses déplacements. Formé par la Fondation des Lions du Canada et son programme chiens-guides, Walter alerte Mme Simpson de différents signaux sonores, lui offrant ainsi plus d'indépendance. Le petit canin ne semble toutefois pas le bienvenu, tant dans les autobus d'OC Transpo et de la STO et ce même s'il porte son manteau officiel de chien-guide.

« À Ottawa, il m'a fallu près de trois ans pour avoir une carte spéciale et ainsi monter à bord des autobus sans problème. Je me doutais que la situation allait être semblable avec la STO et c'est pourquoi dès mon arrivée à Gatineau en mars, je me suis présentée à la STO pour savoir ce que je devais faire », explique Michèle Simpson.

Lors de sa première visite, Mme Simpson se fait dire que les chauffeurs sont très compréhensifs et qu'elle doit seulement expliquer sa situation pour pouvoir monter à bord. La suite des choses lui montrera toutefois le contraire.

« À chaque fois, j'étais nerveuse car plusieurs chauffeurs n'étaient visiblement pas d'accord avec le fait que je monte à bord avec mon chien. En mai, un chauffeur a tout simplement refusé que je monte à bord et la situation s'est produite de nouveau le 2 juillet dernier », raconte Mme Simpson.

Lors du premier incident en mai, Michèle Simpson a fait une plainte à la STO et a demandé à avoir une carte spéciale pouvant l'identifier auprès des chauffeurs.
« Ma demande a été acceptée par la STO, mais je n'ai toujours pas eu ma carte et la situation est devenue très pénible. Si je n'avais pas besoin de chien, je n'en aurais pas. Mais ce n'est pas aux chauffeurs de la STO de décider », soutient Mme Simpson.

Autorisation spéciale requise

La politique de la STO en ce qui à trait aux chiens-guides mentionne que les personnes ayant recours à ce type de service doivent obtenir une autorisation spéciale auprès du réseau de transport en commun.

« En principe, il n'y a pas de problème lorsqu'un usager doit faire monter à bord son chien-guide. Il doit simplement présenter sa carte d'accès au chauffeur », indique Céline Gauthier, responsable des affaires publiques à la STO.

Selon Mme Gauthier, l'incompréhension des chauffeurs face à la situation de Mme Simpson vient peut-être du fait que son chien-guide, un caniche miniature, ne présente par les paramètres habituels.

« Nos chauffeurs sont habitués de voir des gros chiens avec un attelage. Il est certain que de voir une autre race de chien peut les surprendre. C'est pourquoi il est important pour cette personne d'avoir une autorisation spéciale », croit Mme Gauthier qui n'était pas en mesure hier de dire le temps nécessaire pour la livraison d'une telle autorisation.

Michèle Simpson a fait une nouvelle plainte auprès de la STO suite à l'événement du 2 juillet dernier et elle songe maintenant déposer une plainte devant la Commission des droits de la personne.